Beaucoup de gens considèrent que l’écologie coûte cher. Ecologie et économie sont-elles contradictoires ?
Le monde social et économique commence à être sensible aux questions d’écologie. Mais cela ne se reflète pas dans les chiffres concernant l‘espace habitable. Pourquoi ?
Uwe Bartholomäi: Le besoin en chauffage domestique par mètre carré de surface habitable baisse constamment depuis des années. Au plus tard avec le choc pétrolier au début des années 1970, un constat s’est imposé : nous devons doter les bâtiments d’une isolation thermique pour économiser de l’énergie. Par rapport à 1970, les besoins énergétiques au mètre carré auront baissé de deux tiers en 2030. D’un côté, c’est un bon résultat. Mais de l’autre, nous sommes maintenant confrontés à une énorme augmentation de la surface d’habitation par personne. Si nous considérons l’augmentation jusque 2030, la consommation en énergie équivaut au final à celle de 1970. Par personne, nous n’obtenons effectivement pas un meilleur résultat. Si nous parlons d’écologie, nous devons réfléchir à la chose suivante: de quel espace habitable un être humain a-t-il réellement besoin? Nous n’avons vraiment économisé de l’énergie que si nous atteignons une moyenne d‘environ 40 au lieu de 56 m². En outre, nous devons nous demander: comment construire à l’avenir des maisons qui produisent davantage d’énergie qu’elles n’en consomment? Nous devons développer des technologies innovantes, découvrir de nouvelles possibilités et finalement changer radicalement notre manière de réfléchir.
Uwe Bartholomäi: Il s’agit de continuer à améliorer la qualité dans la construction. Dans 50 % de tous les logements en Allemagne, on trouve quelque part des moisissures qui provoquent des maladies. C’est inacceptable! Nous devons nous attaquer à ce problème: notre mission est d’améliorer la qualité et donc la santé de l’habitat voire la qualité de l‘air ambiant et de rénover par des moyens écologiques ces quelque 20 millions de logements. Mais il s’agit finalement de réagir au changement intervenu dans l’habitat. Nous devons réfléchir beaucoup plus à la manière de rendre l’espace habitable flexible et modifiable. Il existe de nombreux projets novateurs, mais dans l’ensemble, la conception reste très conventionnelle.
Uwe Bartholomäi: Il y a le concept Cradle to Cradle (C2C – « du berceau au berceau »). Il implique notamment que les entreprises ont la responsabilité de concilier l’économie monétaire, les aspects sociaux et la nature, afin de créer des nouveautés et une plusvalue pour la société. Si nous réussissons à réunir les trois composantes en un seul produit et à commercialiser celui-ci avec succès, nous obtenons déjà un grand impact. C’est précisément sur ces thèmes que nous travaillons.